Depuis leur lancement il y a 46 ans, les sondes Voyager 1 et Voyager 2 ont accompli un périple extraordinaire qui les a conduites bien au-delà de notre système solaire. Initialement prévue pour une mission de quatre ans, leur exploration continue a été rendue possible grâce à des prolongations successives. Récemment, la NASA a décidé de prolonger ce voyage historique en effectuant deux mises à jour logicielles cruciales.
La première mise à jour a pour objectif de prévenir l’encrassement des circuits de carburant des propulseurs, qui sont essentiels pour maintenir l’orientation des antennes des sondes vers la Terre. Au fil des années, l’utilisation répétée de ces propulseurs a laissé des résidus dans le système, menaçant de bloquer les circuits. Pour résoudre ce problème, les ingénieurs ont récemment envoyé des commandes aux sondes, modifiant la fréquence des allumages des propulseurs pour les rendre moins fréquents mais plus longs. Cette stratégie, mise en place en septembre et octobre, est accompagnée d’une modification de la marge de dérive de position par rapport à la Terre, élargissant ainsi les possibilités de communication. Bien que cette modification entraîne une perte de données temporaire, elle promet d’optimiser la réception des données sur le long terme.
La seconde mise à jour, effectuée le 20 octobre sur Voyager 2, visait à corriger un bug dans le système de contrôle d’orientation de l’antenne de la sonde, appelé AACS (attitude articulation and control system). Actuellement à près de 20 milliards de kilomètres de la Terre, Voyager 2 nécessite environ 18 heures pour recevoir une commande. Si cette correction s’avère concluante, elle sera également appliquée à Voyager 1, qui se trouve à environ 24 milliards de kilomètres de notre planète.
Suzanne Dodd, responsable du projet Voyager au Jet Propulsion Laboratory, décrit cette mise à jour comme une « police d’assurance » qui assure la protection future des sondes et prolonge leur durée de vie opérationnelle. Grâce à ces améliorations techniques, la NASA prévoit de maintenir ces pionnières de l’exploration spatiale actives aussi longtemps que possible, offrant ainsi de nouvelles opportunités pour l’humanité de percer les secrets lointains de l’univers.